P133095012 et 13 Décembre, Cenon, Rocher de Palmer et Ecole municipale de musique. Toute la" cellosphère" s’est donnée rendez-vous  à la 4ème édition du Concours International de Violoncelle Louis Rosoor. Le 12, les p’tits niveaux étaient sur la sellette au Château Tranchère et les plus grands, au Rocher .
C’est vrai, je suis une inconditionnelle du classique, mais pas que ! Je suis donc allée faire un saut au Rosoor." It was the place to be" pour entendre les mille et une facettes de cet instrument qui a traversé tant de siècles.

le Château Tranchère résiste à l’assaut des archets !

Le samedi matin, il y avait foule à Tranchère pour les épreuves des cellistes en herbe, dixit Franck Dijeau, le directeur de l’école de musique. Une sarabande d’enfants, parents, profs, jury. Accorder les Rostropovitch, faire répéter, auditionner tout ce monde n’est pas une sinécure, mais bon, le Château a résisté à l’assaut des archets ! [caption id="attachment_5035" align="aligncenter" width="620"]Très jeunes violoncellistes passionnés et déjà sur scène ! Très jeunes violoncellistes passionnés et déjà sur scène !

Les organisateurs passionnés sont contents, l’ambiance conviviale.

Interview de Laurence Dufour -Lacombe, violoncelliste et directrice artistique du concours et d'Anne-Marie Pouget, chargée de communication

[caption id="attachment_5029" align="alignleft" width="300"]Laurence Dufour- Lacombe Laurence Dufour- Lacombe
  [caption id="attachment_5028" align="alignright" width="300"]Anne-Marie Pouget Anne-Marie Pouget
Il y a des échanges entre tous les participants, c’est essentiel, certains sont fidèles, reviennent tenter leur chance cette année dans une autre catégorie. Le niveau des professionnels cette année est haut.   Des habitants de Cenon ou d’ailleurs hébergent certains participants, ceux qui viennent de loin de toute la France, de Russie, de Suisse, de Hongrie, souvent d’excellents musiciens très bosseurs ; on se serre les coudes pour qu’ils vivent le concours du mieux possible.  

 Rocher; effervescence du dimanche ...

On en voit plein, dans la foule, arpenter le Rocher, instrument sur le dos, dans leur coque en résine. Attention, fragile ! À l’intérieur, il y a la « bête » en bois vernissé qui a réellement une âme (dans sa caisse de résonance), l’archet et aussi le nécessaire à pharmacie : de quoi mesurer l’hygrométrie et la colophane indispensable pour faire bien glisser l’archet, sans quoi ça coince !
Moi, j’aime les entendre parler de l’âme, de ce qui fait vibrer, telle la pièce de bois à l’intérieur de l’instrument, le corps et l’esprit du musicien quand il joue. Le violoncelle acoustique, ça remue sacrément l’échine, le derme et l’épiderme, le palpitant, les méninges aussi.
Ça y est, ceux-là sont prêts, ils sont 6 à passer les épreuves éliminatoires niveau pro, entre 18 et 22 ans : 5 gars, 1 fille. Ça ne rigole pas, enfin pas encore tout à fait, compétition oblige !

Finale !

C’est l’épreuve reine. Ils ne sont plus que 3. Sélection impitoyable du jury ultra-spécialisé. Les voilà jetés dans l’arène, à interpréter en solo une pièce contemporaine de JL Agobet, puis accompagné par l’orchestre dirigé par Roberto Gatto, le Concerto N°9 en Bb majeur (1er mvt), de Luigi Boccherini. [caption id="attachment_5034" align="alignleft" width="620"]Léo Guigen, gagnant du 2ème Prix niveau professionnel Léo Guigen, gagnant du 2ème Prix niveau professionnel
  [caption id="attachment_5032" align="aligncenter" width="620"]Roman Cazal, gagnant du 3ème Prix niveau professionnel, Prix Ville de Cenon Roman Cazal, gagnant du 3ème Prix niveau professionnel, Prix Ville de Cenon
 Touche dièse: C’est fou comme des cordes graves du violoncelle peuvent être chaleureuses et enrobées, comme certaines cordes plus aiguës peuvent avoir une sonorité brillante qui vous empoigne. Il fallait cela pour emporter le public dans une histoire sans repère avec une œuvre jamais jouée auparavant comme Sharp de JL Agobet. Il faut forcément inventer, prendre des risques, si on est interprète. Sharp, c’est dièse en anglais, le ½ ton au-dessus était donc donné. Banzaï Sharp !

 Un concours qui n’a pas de prix mais… plein de récompenses !

Après la Finale, est venu le temps de la remise des prix, la salle s’est remplie un peu plus : parents, enfants, profs, etc. Là, chacun a reçu une distinction avec un diplôme et une récompense (sous forme de chèque, d’un archet offert, d’un instrument prêté, de proposition de concerts rémunérés, de CDs, de promesse de voir sa petite création musicale imprimée dans un ouvrage de partitions, etc. [caption id="attachment_5030" align="alignleft" width="620"]Léo Guigen, gagnant du 2ème Prix niveau professionnel Léo Guigen, gagnant du 2ème Prix niveau professionnel
Le 2ème prix a été attribué à Léo Guigen. Le 3ème prix, celui de la Ville de Cenon, a été décerné à Roman Cazal (un chèque de 1000 €). Le prix d’interprétation de la musique contemporaine est allé au jeune russe Rustem Khamydullin.Et le 1er prix dans tout ça ???? Non, pas de 1er prix cette année… Flottement dans l’assistance… un des candidats n’a pas utilisé la version de la partition de Boccherini requise par le règlement. Sans appel ! [caption id="attachment_5031" align="alignleft" width="620"]Morgane de Lafforest, candidate niveau professionnel Morgane de Lafforest, candidate niveau professionnel

Témoignages

J’ai tout de même réussi à crocher Léo Guigen et son pianiste Kojiro Okada, venus du CNSM de Paris et Morgane Lafforest qui continue ses études en Hongrie.

En quittant le Rocher, j’ai laissé derrière moi toute cette graine de futurs professionnels, solistes en devenir ou déjà avérés, petits ou grands amateurs, à leurs histoires d’âme, d’ouïe, de tirer, pousser, de Pizz Bartok ou pas, de Sul Ponticello, de Glissandi, en me disant que si j’avais une autre vie, je ferais du violoncelle, c’est une corde essentielle qui manque à mon arc !

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Site internet du concours Louis Rosoor