Un nouveau jardin partagé à la Marègue
Les pétillantes créatrices du jardin d’RV ont ouvert la balade avec un accueil aussi chaleureux que délicieux, élaboré « maison ».
En sirotant une tisane, un café , en croquant fruits secs et biscuits, nous avons découvert et arpenté ce jardin récent, niché au fond de la Marègue, derrière l’unité de valorisation énergétique. Un jardin au naturel, plein de reliefs, déjà riche de fleurs, de légumes, petits fruits, d’aromatiques et d’une belle biodiversité de paysages et d’usages… Un jardin ouvert à toutes et tous…
1001 feuilles, poésie et diversité
Au jardin des 1001 feuilles, Kiko guidait la visite, entre parcelles collectives et parcelles individuelles... Ici les adhérents cultivent leur petit lopin et participent à des travaux collectifs. Malgré la sécheresse de l’été, le jardin grâce à sa mare aux nénuphars résiste : tomates, courges, salades (et moustiques aussi)… Avec son talent de conteur, Kiko nous a embarqué dans un conte mixant sagesse, humour et participation : à la fin nous avons tous crié ensemble à l’aide au soleil !
La Roseraie : une histoire de fleurs et de famille
A pied et à vélo, en discutant, en faisant connaissance, nous avons cheminé jusqu’à un jardin privé dont Mme Meilheurat nous a raconté la longue histoire.
Une histoire commencée après la première guerre mondiale quand son grand-père acheta une partie du vaste domaine de Gassiot, appelé Camparian et y cultiva des fleurs. Toutes sortes de fleurs, des jacinthes, des glaïeuls, des tulipes, chrysanthèmes, anémones et surtout des roses (jusqu’à 22 000 pieds de rosiers !). En plein champs puis sous serre chauffées… Des fleurs cueillies à l’aube et distribuées toutes fraîches dans toute l’agglomération bordelaise.
Ce n’était pas un jardin mais bien une véritable ferme familiale horticole qui se développa et prospéra sur deux générations jusqu’au début des années 70. Avec au début un bœuf puis des chevaux pour remonter la bonne terre de surface qui glissait au bas de ce terrain pentu avec les pluies… Et plus tard, la création de terrasses et l’installation de l'irrigation.
Mais dans les années 70, le commerce des fleurs devint une industrie et s’internationalisa… L’entreprise familiale cenonnaise ne pouvait plus lutter… Le terrain fut vendu et loti. Reste encore aujourd'hui la maison de famille qui hébergeait aussi les ateliers de fabrication de bouquets et compositions florales. Et autour, un bel espace arboré, toujours fleuri, passionnément jardiné par Mme Meilheurat et une amie.
Les carrés de l’amitié à Beau Site
Pause obligée à Bellevue pour profiter une fois encore du somptueux panorama sur Bordeaux puis direction Beau Site par les sentiers buissonniers … Là, entre des arbres majestueux et les barres d’immeubles de la résidence, Nadège et Bernadette nous ont présenté leur « jardin de l’amitié » qui s’accroche joliment aux reliefs du coteau.
Dans deux espaces soigneusement clôturés (les biches ayant tendance à se servir sans demander), 17 familles cultivent leurs parcelles de légumes, d’aromatiques et de fleurs. Formées à l’origine par l’association Place au Jardin, 4 bénévoles de l’association des locataires entretiennent le sol le plus naturellement possible, récupérant du fumier à la Burthe, utilisant leurs propres semis et animent des ateliers pratiques et des moments de convivialité.
Le micro-jardin des Gourmandignes
Dernière étape: le chalet de l’AMAP* des Gourmandignes et son micro jardin où bourrache, verveine, sauge, tomates, topinambours, salades, courges et tutti quanti s’épanouissent et mûrissent en toute liberté !
Accueilli•e•s par Elie, Céline et Jill avec une dégustation de bière, de vin et de jus de raisins, accompagnée de pains et fromages de chèvres locaux et bio des producteurs de l’association; la meilleure des manières d’inciter à y adhérer !
Un pique-nique en mode partagé a clôturé notre balade des jardins, 1er jalon d’un projet au long cours pour créer des liens, des coopérations et des temps festifs entre les jardins cenonnais. Et susciter l'envie d'en créer de nouveaux...
Témoignage de Florence : « Mon coup de coeur est sur la Roseraie »
« Habitante du quartier la Roseraie de Camparian depuis 20 ans, je remercie Mme Meilheurat d'avoir ouvert les portes de sa maison familiale, chargée d'histoires et d'émotion. Grâce à elle j'ai pu me projeter sur ce qu'avait été ce domaine familial avant la construction de mon lieu de vie. Merci aussi d'avoir su transmettre cette envie de partager un lieu (qui aurait fini à l'abandon) mais elle a souhaité que des habitants, amis, famille participent à l'entretien, a la culture, au partage et au vivre ensemble via ce jardin partagé. »
La balade en vidéo par Greg, habitant de Cenon
* Association Pour le Maintien d’Agriculture Paysanne