Zangro est l’heureux fondateur de l’association cenonnaise À part ça tout va bien. En seulement quatre ans, le collectif a su construire une notoriété qui sort des frontières de notre cité. Leurs courts-métrages, réalisés avec les moyens du bord, sont vus massivement et plébiscités : dix huit millions de clics sur internet, premier prix décerné par Jamel Debbouze au festival international du film urbain, prix coup de cœur attribué par France Télévision lors du concours Click clap…
Mais la force du projet réside dans sa raison d’être : questionner le rapport identité-diversité, deux notions en tension. Voire qui se cognent, génèrent des crispations, lorsqu’il est question de l’Islam en France. Avec comme parti pris, l’humour, l’air de rien, À part ça tout va bien est la première comédie française du "vivre ensemble".
L’aventure c’est l’aventure
Nourrit par des années de voyage, le regard qu’il porte sur la ville est celui d’un étranger. Il est neuf, critique et l’inspire. De la comédie toujours, où les situations banales glissent vers l’absurde, révélant les travers humains. Et comme tout est question d’angle de vue, en changer est vital.
Wesh Molière ! par Apartcatoutvabien
« Notre travail trouve une résonnance particulière à l’étranger. L’engouement généré au-delà des frontières françaises évite la sclérose. Chaque fois, on revient avec la patate. L’idée c’est de partir du local pour aller vers l’international »À ses potes qui ne comprennent pas son choix d’être revenu vivre à Cenon, Zangro répond « l’aventure continue ». En homme avisé L’expérience En attendant demain, lui a permis d’ajuster le projet À part ça. Propulsée par la puissance de Canal+, l’entreprise avait généré autant de rêves qu’excité certaines frustrations.
« Les fantasmes sont contre-productifs. C’est la durée, en nous faisant sortir du champ du rêve, qui nous légitime. Les gosses des quartiers savent qu’ils peuvent venir à l’association s’ils en ont envie. On est là... On fait partie de leur vie de tous les jours. Et dès qu’il n’y a plus de paillette, le vrai travail commence. Les gens se mettent au service d’une histoire, d’un personnage… »Aujourd’hui, malgré la valeur du projet et ses différents succès, l’association se trouve dans une situation de précarité financière. « Tu ne peux pas te battre seul, tu dois être accompagné », souligne t-il. Les dossiers de subvention, complexes, technocratiques, imposent des moyens humains et des compétences administratives dont ne disposent pas toujours les acteurs de terrain. « Aujourd’hui, c’est au projet de s’adapter à la subvention alors que ce devrait être l’inverse », critique Zangro. L’économie d’internet n’étant pas développée, la solution se trouve peut être du côté de la télévision. Désabusé mais pas que En cours, une mini-série télévisée financée par le CNC. Dix comédiens professionnels et amateurs (Floirac, Cenon, Lormont), ont participé au tournage du pilote. Actors’ Studio, une affaire à suivre… Deuxième projet dans les cartons : l’ouverture d’une formation au théâtre. « Après le cours Florent, voilà le cours Rachid !»
Et avant le cours Rachid, il y a eu
le cours Hassan.
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- La bio éclair de Zangro 1974 : Naissance en France (Cenon) 5 ans : Départ pour l’Espagne 11 ans : Direction le Maroc (Marrakech) 17 ans : Retour en France (Floirac) 20 ans : Un peu partout (États-Unis, Niger, Burkina Faso…) 28 ans : France – formateur vidéo à la maison d’arrêt de Gradignan 31 ans : Co-créateur de la mini-série "En attendant demain", diffusée sur Canal + 21/10/08 : Création de l’association À part ça tout va bien
- CENON SELON ZANGRO Les + cenonnais (Haaa !) "Le dynamisme culturel de la ville > L’esprit positif apporté par les travaux de renouvellement urbain : la fin du Grand Pavois, la transformation de la Saraillère." Les – cenonnais (Bouhh !) "Cenon n’échappe pas aux travers des modes de financement public : le système, trop rigide, ne laisse aux individus aucune marge de manœuvre. C’est un système qui n’est pas généreux."