126 heures de formation qualifiante pour apprendre à accompagner la biodiversité
La formation « maître jardinier » se déroule par tranche de trois fois deux jours / an, durant trois ans. Y sont abordés : le vivant (végétal, sol, biodiversité, etc.), les pratiques raisonnées du jardinage, la transmission, etc. « La formation «maître jardinier» aide à comprendre les cycles de vie de la végétation, de la flore, de la faune, recensées dans le parc des Coteaux », résume Marie-Paule Guilbaud, coordinatrice terrain - Espaces verts et naturels, à la ville de Cenon.
Album photos "La sagesse des jardiniers" par le GPV (cliquez ou faites défiler les photos à l'aide des flèches)
Album "L'inventaire des praires" par le GPV (cliquez ou faites défiler les photos à l'aide des flèches)
Deux sessions de formation : l’une débutée en 2018, l’autre en 2020
« À Cenon au final, 15 jardiniers (sur un effectif total de 21) l’auront suivie, sur la base du volontariat. Détenir cette qualification reconnue par le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) est importante, car au sein des collectivités, de nombreux agents sont devenus jardiniers, suite à une reconversion professionnelle, par goût mais sans avoir de diplôme. »
Protéger les « espèces parapluies »…
« Détentrice d’un bac pro travaux paysagers, je possède un savoir-faire technique et des connaissances que j’ai renforcées par les livres et un bagage familial fait d’horticulteurs, de paysans, de vie à la ferme… », poursuit Marie-Paule Guilbaud. « Sur certains sujets, comme la permaculture, je n’ai pas appris grand chose. En revanche, concernant la biodiversité, j’ai pris conscience du rôle des « espèces parapluies » : ces insectes à l’origine de toute une chaîne alimentaire. En les protégeant, on protège tous les animaux qui suivent derrière. »
"En France, une espèce-parapluie célèbre est le Pique-prune, insecte typique des boisements anciens riches en bois mort ou en décomposition. Facile à détecter, la protection de son habitat permet de sauvegarder ces écosystèmes devenus rares, et qui peuvent également accueillir des espèces plus charismatiques comme les rapaces nocturnes." (Wikipédia)
Des pratiques raisonnées appliquées au quotidien
« Une notion bien intégrée par les équipes municipales, c’est l’intérêt de travailler sur un sol vivant ! Laisser les feuilles se décomposer au pied des vivaces, donnera une plante en meilleure forme. Et ce sera pour eux moins de travail de désherbage, puisque la couverture de feuilles freine l’apparition des mauvaises herbes. Depuis trois ans, nous broyons les feuilles, les déposons d’un endroit à l’autre. Par exemple, les feuilles des platanes de la rue du Loret sont amenées au pied des arbustes de la place du 14 juillet. Et ils s’en portent beaucoup mieux depuis ! »
D’élève à formatrice…
« Début novembre, j’ai co-animé aux côtés des intervenants Laurent Brosolo (ville de Marmande), Christophe Mornet (ville d’Agen), le module «taille des arbres et arbustes ». Pour l’élagage des arbres, la ville fait appel à un prestataire. Mais nous ne lui laissons pas carte blanche ! Tailler les platanes en évitant « les boules » préserve leur santé et leur vieillissement. Sur les places, l’objectif avec la repousse est d’obtenir le meilleur volume d’ombre et de fraîcheur. Ailleurs, nous cherchons à encourager la biodiversité... C’est le genre de savoirs qui nous permet d’affirmer : jardinier, c’est un métier ! »
Pour aller plus loin :