1- De l'art du métier d'art
En arrivant aux premiers stands, ceux de Nadine Bourgeois, sculptrice sur bois et Muriel Goupy, créatrice de vitraux, la mention Atelier d'art de France nous interpelle. Et nous offre l'occasion de glaner quelques précisions importantes sur les métiers d'art.
Ateliers d'art de France est un syndicat professionnel qui travaille à la valorisation et à la reconnaissance de savoir faire. Il contribue à enrichir une nomenclature permettant de répertorier les métiers d'art; Aujourd'hui on en recense 385 par exemple. Et s'il fallait définir ce qui caractérise un métier d'art, c'est a minima la maitrise d'une technique en vue de la transformation d'une matière, synthétise très pédagogiquement le souriant duo Nadine-Muriel.
En résumé, n'est pas estampillé Métier d'art qui veut.
2- Partage et pédagogie
Les artisans ont du talent, on le sait. Et l'amour du travail bien fait. A l'instar des artistes participant au salon, ils expliquent à l'envi leur choix de matériaux, les étapes de création, conception, réalisation. Chacun expose avec gourmandise les propriétés des matières sélectionnées, les contraintes des techniques utilisées.
En résumé, on se demanderait presque si la générosité et la pédagogie ne sont pas des critères judicieux de sélection pour exposer au salon?
3- Quand la création est moteur d'une nouvelle vie
Nicolas Delanoy travaillait dans le numérique. Laurence Meuzeret était architecte. Le premier est désormais cougourdonnier, la seconde sculptrice.
Le premier a eu une révélation lors de l'émission de jardinage Silence ca pousse. Il y a notamment découvert les étonnantes propriétés de la gourde calebasse, légume méditerranéen de la famille des cucurbitacées, utilisé jadis pour fabriquer des ustensiles. La chair du légume devient en 4 à 6 mois, aussi dur que du bois que l'on peut alors dessiné, percé, pyrogravé... Une technique aujourd'hui détournée au service d'objet de décoration tels que les luminaires confectionnés par Créacourges.
Laurence a dû quitter son emploi d'architecte vers 50 ans. Mais elle a gardé son attrait pour la lumière, et son intérêt pour les matériaux flexibles. Le carton, étudié sur les bancs de l'école d'architecture, est désormais l'objet de son attention. Ou plutôt les ondulations qui composent le matériau. En ôtant un des deux pans protégeant les cannelures, elle enlève la rigidité du support et lui donne la malléabilité nécessaire à l'expression de sa créativité. Lorsque le carton se fait dentelle avec cannelures et lumières... En résumé, quand la création vous anime, il est de bon ton de la laisser vous porter loin.
4- Le métal a la cote
Le métal et le bois forment un couple au top des tendances du design contemporain. Qu'il soit objet de récupération, à l'instar des chaînes de tronçonneuses transformées en dentelle d'acier par NES, l'une des 2 invitée d'honneur du salon avec la plasticienne Capala. Ou comme Maurice Barbette, qui choisit l'inox pour réaliser une série de sculptures aussi insolites qu'amusantes. Ou encore, les délicats fil de fer de Francoise Fonmarty (de fil en fer), qui alliés au papier de soie, se joue avec poésie des équilibres et des ombres. Et remporte le prix du public pour le plus beau stand du 12ème salon Méli Mêl'arts.
En résumé, le métal révèle beaucoup de qualités inattendues : il peut être dressé, drôle et délicat!
5 - L'envie d'avoir envie
L'intérêt premier du salon c'est de donner de la visibilité aux artisans et artistes sélectionnés. Certains sont des fidèles de longue date, d'autres sont ici pour la première fois. Tous confirment être venus grâce au bouche à oreille des professionnels, ou avoir candidaté pour la dimension sélective du salon. Régine Lüdemann Lejeune, présidente de l'association organisatrice du salon Méli Mêl'arts, s'y emploie chaque année avec le comité de sélection, en assurant en outre une diversité dans la représentativité des techniques et savoir faire. Car l'autre vertu du salon, c'est de favoriser les rencontres pour susciter la collaboration entre disciplines.
Une réalité confirmée par le duo Nadine Muriel rencontré en début de salon. Toutes deux indépendantes, elles choisissent parfois d'unir leur savoir faire et de créer des pièces à 4 mains. Une expérience née à la faveur d'un salon professionnel, comme celui de Méli Mel'arts. Et qui a l'avantage d'amener chacune à élargir et adapter sa technique aux exigences et contraintes de l'autre.
En résumé, les créatifs sont des curieux friands de collaboration et d'expériences nouvelles. ,