Ils ont entre 2 ans et demi et 6 ans et sont les premiers élèves cenonnais à expérimenter l’apprentissage sur tablettes numériques. En 2016 les enseignantes de l’école maternelle Alphonse Daudet ont intégré l’outil à leur méthode pédagogique classique. Je me suis dit que c'était important de voir et comprendre comment chacun, enseignant et élève, accueillait cette nouvelle venue dans les classes.
6 tablettes numériques ont été allouées par la ville à l’école maternelle Daudet. Plus qu'une aubaine, c'est surtout la conséquence de la validation par la DSDEN* du projet pédagogique porté par les enseignants. Des enseignantes en l'occurrence, qui ont bénéficié d'une formation pour comprendre et utiliser au mieux les potentiels de l'outil, avant de pratiquer dans les classes.
De gauche à droite les enseignantes, mesdames Denona, Lecoutre, Prunet, Gravellier et Oudini
L’équipe a choisi d'équiper chacune des 4 classes avec une tablette, les deux restantes étant utilisées en complément selon les projets.
Le choix des applications est discuté et approuvé collectivement. « Nous avons une liste conseillée par l’Education Nationale, nous les sélectionnons et expérimentons en fonction des besoins spécifiques de nos élèves", explique la directrice madame Gravellier.
"La tablette suscite l'intérêt"
Madame Denona, en charge d'une classe de moyenne et grande section, a vite détecté la plus value pédagogique des tablettes. « Les dimensions ludique et intuitive de l’objet suscitent l’intérêt des élèves. J’ai fait le choix de les laisser venir à moi, ils sont ainsi plus réceptifs. Je démarre avec quelques élèves et petit à petit le groupe grossit autour de la tablette.
Grâce aux exercices installés, nous travaillons la phonologie, l’espace, les couleurs, les lettres. Et le fonctionnement des applications se révèle particulièrement efficace pour vérifier la compréhension des consignes ». Les consignes sur la tablette peuvent être répétées jusqu'à ce qu'elles soient intégrées. C'est un confort pour les élèves, qui vivent alors leur erreur plus comme une partie de jeu perdue que comme un échec. Ainsi, le "Oooooh" collectif qui s'ensuit avec les mains collées devant les yeux illustrent parfaitement la dimension ludo dramatique de la bévue. La conséquence immédiate et positive, c'est l'ardeur et la motivation de tous à réessayer sans honte jusqu'à la résolution du problème.
Développer une pédagogie multimédia
Même satisfaction chez madame Oudini, enseignante de grande section l’année passée. « Nous avons utilisé la tablette pour améliorer le lexique et préciser certains mots de vocabulaire,
en nous appuyant sur l’image, le son et le texte en même temps. Nous avons par exemple réalisé un livre numérique sur le thème des vêtements d’hiver. A partir d’habits ramenés par les élèves, nous avons fait des photos (notion de cadrage), des enregistrements sonores (notion d’élocution), et taper le nom du vêtement (notion d’orthographe) ». La simplicité d’utilisation est aussi facteur de gain de temps. En outre, l’outil est utile en mobilité et permet une restitution rapide des sorties pédagogiques des classes. Et rien de mieux qu’un diaporama photos pour générer de la discussion en groupe.
Travailler l'écoute et l'attention
A l’école Alphonse Daudet, même les plus jeunes de la petite section frayent avec le tactile. Tout à fait à l’aise avec l’outil, les petites mains et les petites voix apprennent avec un nouveau plaisir à lire leur prénom. Karine Lecoutre, l’enseignante raconte : « Chacun a pris une photo d’un camarade, puis enregistré vocalement son prénom, et j’ai ajouté les lettres. Ils ont besoin de se concentrer car l’enregistrement nécessite du silence. Le matin nous faisons un appel d’un nouveau genre, où chacun doit reconnaître et s’imprégner des lettres de son prénom. Il arrive aussi que je leur fasse écouter le son enregistré de leur prénom, et ils doivent reconnaître à qui appartient la voix. C’est une façon ludique de développer leur oreille ».
*Direction des Services Départementaux de l'Education Nationale
Merci aux enseignantes d'avoir pris le temps de me recevoir pour partager cette expérience. Et bonne rentrée à Alicia, Salia, Yilmaz, Ilhem, Saya, Nesrine, Adem et tout leurs petits copains et petites copines.