Ce prix offre l’occasion de vous reparler du roman foisonnant de Robert Cavaillès, de vous donner envie de l’emprunter à la médiathèque Jacques Rivière ou de l’acheter… Et de vous inviter à aller visiter le site internet qui lui est dédié où vous pourrez découvrir les talents multiples de ce créatif généreux. D’abord, un éclairage sur le roman « Orgue et clairon », primé par l’ARDUA et dont le titre synthétise, dans une belle synecdoque, la tension vécue par le narrateur entre Eglise et Armée. Présentation par Geneviève Dubois, Présidente du jury “première réalisation” et professeure émérite (Université Michel de Montaigne). « Le Prix « Première réalisation » » a été attribué au premier roman (autobiographique) de Robert CAVAILLES : « Orgue et clairon » : Un ouvrage riche et passionnant qui se présente comme un lent cheminement intérieur, une analyse de soi et des influences subies, un témoignage aussi sur une époque, sur une vocation. La rencontre entre une vocation religieuse et l'armée (au moment de la Guerre d'Algérie) suscite une profonde remise en question. Mais l'auteur avance avec prudence, retenue, tout en respect pour le lecteur, l'invitant à l'introspection et au questionnement sur des questions essentielles : un livre profondément honnête, écrit dans une langue soignée, de haute tenue, avec de très beaux passages descriptifs, notamment sur Castelnaudary, et des références culturelles fournies. Nous honorons ce livre profond et riche, courageux, lucide, aux belles qualités littéraires, en lui décernant le Prix 2016 « Première réalisation». » [caption id="attachment_5549" align="alignright" width="420"] Discours de Robert CAVAILLES lors de la remise du prix première réalisation de l'ARDUA
Je laisse la parole à Robert Cavaillès pour vous présenter le sujet de son roman.
« A l’occasion du service militaire vers la fin de la guerre d’Algérie un séminariste passe du confort protégé de l’institution au tohu-bohu de l’armée et, face aux autres, il prend conscience du formatage subi depuis l’enfance. Il voit sous un autre angle l’histoire de l’Eglise et de ses compromissions. Il s’interroge sur sa vocation.
Il croyait avoir fait un choix, il découvre ce que ce choix doit aux autres, à l’entourage, au milieu, à l’époque et à un habile conditionnement, à une subtile éducation sexuelle renversée. Il devient le champ clos d’un combat interne contre l’armée, contre la hiérarchie de son Eglise, contre leurs connivences, contre lui-même. Cheminement intérieur, analyse de soi et des influences subies, témoignage sur une époque, une vocation, une foi sociologique aujourd’hui révolus mais qui connaissent de fortes résurgences intégristes. Tentative de déconstruction d’une personnalité juvénile trop tôt jugulée, ce texte se veut avant tout, par le thème comme par la forme, un roman psychologique à symboles. C’est, dans une langue soignée, loin des préoccupations marchandes, un voyage intérieur vers les sources de l’enfance. Il naît d’un voyage sociétal et géographique dans lequel les paysages, Lauragais, Briançonnais et Provence jouent un rôle d’éveilleur. Les événements, les rencontres, les souvenirs surgis en masse, les paysages, les couleurs, les musiques renvoient le héros à son passé et, progressivement, comme on découvre en l’épluchant le cœur d’un oignon, il réalise de quels procédés il est le fruit. Par instinct de conservation il s’accroche non sans frayeur à ce qu’il sent glisser entre ses doigts et s’en prend à des racines dont la force et la vivacité le surprennent. »
[caption id="attachment_5551" align="aligncenter" width="620"] Entourant Robert Cavaillès : de droite à gauche : Erri de Luca, grand prix ARDUA 2016, M. le Professeur Peylet , Président de l’ARDUA, Gilbert Dubois, représentant Geneviève Dubois, présidente du jury « première réalisation », Chantal Detcherry , Prix Yolande 2016, Philippe Fraile-Martin, conseiller municipal de BordeauxLes photos de la remise des prix sont de Jacky Farrat