Un peu d'histoire...
On trouve des signes d’existence du Cypressat lié au négoce du vin, dès le XIIème siècle. Le terrible hiver de 1709 décima la quasi-totalité des cyprès. La forêt se repeupla de chênes, puis, fut envahie par les ronces, les branches, les broussailles... En 1772, la forêt royale ne rapportant plus de bénéfices est vendue sur décision de Louis XV. Morcelée, divisée, en partie privative, la propriété va sommeiller plusieurs siècles durant, avant son acquisition par la commune en 2000. Après trois ans de travaux d’aménagement*, le parc du Cypressat est ouvert au public le 05 mai 2010. En 2019, l'aménagement reçoit le Prix Départemental du Paysage.
Un bel écrin fragile, dû à son âge et la géologie des lieux
« A l’entrée du site, la conception paysagère ne s’est pas épanouie comme prévu », constate Julien Briton, responsable à la mairie des espaces verts. « Malgré les mouillères, certains végétaux ont souffert du manque d’eau et du dérèglement climatique, au profit d‘espèces plus résistantes, qui se sont adaptées au coteau calcaire, à un sol sec, des terres pauvres. Ces dernières années, la montée en puissance des vents, a fait basculer quelques cyprès. Ils sont désormais tuteurés ou remplacés. Renvois au passé viticole des lieux, les rangs de vigne plantés il y a deux ans, grandissent bien ! »
1200 arbres à préserver, à accompagner dans leur régénération
« Dans la « partie sauvage », nombre d’arbres sont en fin de vie et nécessitent une surveillance soutenue », poursuit Julien Briton. « Nous observons une faible régénération des essences, du fait de la présence invasive des lauriers sauces, qui puisent l'eau du sol au détriment des graines et jeunes pousses, et dont le feuillage dense bloque la lumière. Le plan intercommunal de gestion du parc des coteaux préconise l’ouverture de clairières, dans lesquelles seront conservés les jeunes arbres les plus intéressants (chênes, érables, etc). »
« Ces deux dernières années, nous avons effectué une grosse opération d'élagage et d’abattage d'arbres morts. En bordure de chemin, nous évacuons le bois coupé. Dans les zones moins accessibles, nous laissons les troncs et les billots sur place pour encourager la biodiversité. De plus, la végétation en se développant autour, retient les talus. »
« En empruntant le sentier de marche, on constate que les arbres penchent en direction de la lumière. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne tiennent pas ! Bien souvent, ce sont des arbres bien droits qui tombent. Les arbres penchés ont un gros système racinaire leur permettant de compenser. »
De nombreux oiseaux et mammifères, diurnes ou nocturnes
Chevreuils, renards, blaireaux sillonnent les 400 hectares du parc des coteaux. Mais pour les apercevoir, il faut être au bon endroit, au bon moment...
En 2011, la LPO référençait 38 espèces d'oiseaux virevoltant au Cypressat : chouette hulotte, étourneaux, fauvettes, mésanges, pics verts, etc. Dans les prochains mois, des nichoirs adaptés à des espèces spécifiques, tel le gobemouche gris, vont être installés.
« Moins spectaculaires pour le grand public, les batraciens et insectes d'eau ont trouvé leur place », relève Julien Briton. « Cette biodiversité là est précieuse car il existe de moins en moins de zones humides en milieu urbain. Autour du bassin d’orage, bien qu’il soit artificiel, ça croasse fort ! »
Yann et Ophélie, deux fidèles visiteurs, témoignent de leurs habitudes de vie au parc :
« Jeune couple dans la vingtaine, nous habitons rue du Maréchal Joffre depuis 2017. En recherchant un point de vue sur Bordeaux, quartier St Romain, nous sommes tombés sur un panneau indiquant le parc... Ayant un chien, nous nous y rendons depuis, trois à quatre fois par semaine. Le sentier de promenade est très facile à suivre. Nous recommandons souvent le parc à notre entourage, en insistant sur son aspect très nature, - aucun bruit polluant, l’impression d’être en pleine forêt-, son accessibilité sans contrainte horaire, le fait que les chiens soient acceptés... »
Initialement prévue le 12 juin, la "Fête du Cypressat – du vin au verre" qui aurait également dû célébrer les 10 ans du parc, est annulée.
* financés à l’époque par le FEDER (Europe), la Région Aquitaine et le Conseil Général de la Gironde et la ville de Cenon.