Il était difficile de ne pas remarquer ces derniers mois, en montant la côte de la Vieille Cure, un espace nouvellement dégagé sur la droite, révélant une perspective inédite sur la résidence Beausite. Le bailleur Clairsienne a en effet entamé un gros chantier sur cette partie des coteaux cenonnais en octobre 2015. Je me suis donc rendue début juin à l'inauguration officielle "des espaces paysagers de 4,5 ha", où j'ai croisé des habitants avec la banane.
200 arbres et 1200 arbustes plantés
Mon poil de biche s'était un peu dressé en fin d'année dernière à la vue de ces arbres coupés aux abords de la résidence. Mais j'imaginais bien que de bonnes raisons avaient conduit à cette décision. "Nous voulions faire de cet espace vert central un lieu de rencontre pour les habitants en sachant que sa réhabilitation était nécessaire pour éviter tout risque de glissement de terrain, débute Hervé Gastel, architecte paysagiste de l'agence Ook. [caption id="attachment_6033" align="alignright" width="290"] Daniel Palmaro, directeur général de Clairsienne, Ludovic Armoët, délégué du préfet et Alain David
[caption id="attachment_6039" align="alignnone" width="285"] Au 1er plan, Alain David et Daniel Palmaro, au second plan Hervé Gastel et Huguette Lenoir, adjointe à la politique de la ville
Il a donc fallu faire tomber les 150 robiniers et consolider le sol avant de replanter. 200 arbres, 1200 arbustes, 4000 remorques de terre ont été nécessaires pour aménager l'espace en utilisant le dénivelé pour créer des terrasses. Sous peu nous installerons des bancs pour compléter l'aménagement". Une belle idée attendue avec impatience par les habitants qui pourront faire escale et profiter à satiété et assis du panorama inédit, qui fait de Beausite, un quartier tourné tout autant vers le bas que vers la haut Cenon.
Favoriser les points de rencontre
Car ce qui fait l'exception et la richesse de Beausite c'est sa situation géographique. "On retrouve une vraie justification de ce site exceptionnel", s'enthousiasmait Daniel Palmaro, le directeur de Clairsienne. Le challenge consistait à révéler la beauté du lieu et à désenclaver le quartier. L'aménagement paysager est le coeur d'une requalification globale pensée pour favoriser le lien et l'échange, pour faciliter la vie des habitants. Réalisation d'une espace de jeux pour les petits, réfection du city stade avec terrain synthétique et gradins, installation d'un terrain de pétanque, création de jardins partagés... les points de rencontre sont nombreux, multiformes et intergénérationnels. De quoi donner un joli coup de boost à la vie du quartier.
Les habitants investis
Si les habitants sont satisfaits de la métamorphose de leur quartier c'est aussi parce qu'ils y ont joué un rôle. Le maire le soulignait : "l'amélioration de ce site qui était très attendue est une réussite notamment grâce à tous ceux qui se sont impliqués". Associations locales (AJhAG, Centre social La Colline, Place aux jardins) et habitants. Le succès des jardins partagés en est un bel exemple. Et il est avant tout le résultat d'une enquête menée au préalable par le bailleur qui souhaitait connaître les attentes des habitants sur leur cadre de vie. Ces derniers ont répondu en nombre et ont fait savoir leur priorité, en pointant du doigt les préalables à l'amélioration de leur qualité de vie. Le traitement, l'accessibilité et l'usage des espaces verts environnants y tenaient une belle place. Aujourd'hui une vingtaine de famille s'investit dans l'entretien et la gestion des jardins partagés. D'autres ont pu participer au chantier d'aménagement. [caption id="attachment_6028" align="aligncenter" width="620"] Alain et son épouse, assise en arrière plan, près de leur jardin luxuriant
A l'instar de Nasser, qui grâce notamment à l'implication de l'AJhAG et au soutien de la ville, a intégré pendant plusieurs mois l'équipe de Brette paysages dans le cadre d'une clause d'insertion. Les plus jeunes, ont aussi mis la main à la pâte. Sous la houlette du graffeur MAS, ils étaient une trentaine de 12 à 16 ans à participer à la réalisation de la fresque de 25 mètres qui habille le city stade. Pendant une semaine, le graffeur a accompagné chacun dans la finalisation de l’œuvre collective. Visages, silhouettes, et éléments de nature se déploient autour de grandes lettres traitées en mode Hollywood : Beausite veille désormais sur les futurs stars du city stade.