C'est récurrent, c'est tous les ans depuis 16 éditions, et c'est chaque fois une vraie partie de plaisir. Lors des journées de valorisation des Juniors du développement durable, on peut découvrir les projets menés tout au long de l'année dans les écoles élémentaires de la Métropole– 4 cenonnaises en 2017-* . Parmi les 800 élèves qui ont défilé quotidiennement au parc Palmer du 29 mai au 2 juin pour exposer le fruit de leurs réalisations, j’ai repéré ceux de l‘école Jean Jaurès, que j’ai écoutés, et photographiés! [caption id="attachment_7458" align="alignleft" width="620"] Virginie Darrigade, une des 4 enseignants à l'origine du projet
La banane, c’est bon pour la santé. Mais c’est aussi la forme du sourire qu’affichaient les enseignants de l’école Jean Jaurès et leurs élèves que nous avons rencontré sur le stand. Avec un enthousiasme communicatif, ils nous ont présenté leur projet sur le thème 2017 des JDD, la biodiversité. La biodiversité, ou comment préserver notre nature ? Peut être en se penchant sur notre nourriture et plus précisément sur la provenance de nos aliments, par exemple ?
Place au potager scolaire
C’est en tout cas ce qu’ont pensé mesdames Darriguade (CP), Martinon, Rother(CE2) et monsieur Da Costa (ULIS) en s’attaquant à la réalisation d’un potager collectif au sein de leur école. Leur 4 classes, représentant 80 élèves ont participé à toutes les étapes. « Nous avions envie de redonner vie à un espace de la cour qui était triste. Nous l’avons donc aménagé en réalisant puis installant des bacs à jardiner avec le concours du service environnement de la mairie. Avec l’association Place aux jardins nous avons obtenu des graines et été guidés dans le choix des plantations. Par exemple nous avons tous appris que les capucines attiraient fortement les insectes pollinisateurs, ou que la phacélie ou la moutarde formaient un très bon engrais pour enrichir le terreau », raconte Virginie Darrigade. Grâce aux 8 bacs installés, les élèves ont notamment pu observer les petites bêtes du jardin, ou découvert que la pomme de terre poussait sous la terre. "Mais surtout, ils étaient fascinés lorsqu'ils voyaient grossir les légumes", précise l'enseignante.
Le légume, la nouvelle star
[caption id="attachment_7461" align="alignleft" width="620"] Petit échantillon des récoltes du potager
La dimension jardinage du potager n’est néanmoins que la partie visible du projet. L’intérêt premier repéré par l’équipe pédagogique, c’est la capacité du projet à réhabiliter le légume dans la tête des enfants et dans les cuisines des parents. Et de faire un lien avec « la maison » grâce à des temps d’ateliers cuisine à l’école, où les parents sont venus aider. Ou lors des récoltes distribuées dans les familles, telles que batavias, radis, et même de l'arroche rouge, une variété de salade datant du moyen âge. En prime, les familles ont pu s'inspirer pour cuisiner, du livret de recettes réalisé à l'école.
Jardiniers en herbe
Ce chouette projet a été présenté aux JDD le jeudi 1er juin. Mais comment présenter un potager sur un stand ? Les élèves ont trouvé une parade, en emportant une partie des récoltes avec eux. Ils ont aussi déplacé l’épouvantail du potager pour décorer l’entrée. Moi je le trouve plutôt sympathique en fait, non? Pour expliquer la démarche, l’école a misé sur des activités à la fois ludiques et pédagogiques. Les outils utilisés pour jardiner ainsi que certaines plantes sont étiquetées pour qu’on apprenne leurs noms. Kadir m’a apporté fièrement LE petit livret de recettes qu’ils ont crée en classe, « c’est pour cuisiner les récoltes à la maison, tout le monde aime». Pareil pour Maïssa qui « mange toutes les betteraves », en rapporte à la maison, et ses parents « sont super contents, parce qu’ils adorent les betteraves aussi ». Je me suis bien fait expliquer les différents éléments du potager apportés aux JDD et je suis maintenant incollable sur le sujet ! J’ai d’ailleurs pu tester mes connaissances avec un jeu inspiré des dominos : il s’agissait de lier l’action au bon outil (ex. pelle = creuser). Les élèves accompagnent les personnes qui souhaitent participer et certains mettent un point d’honneur à reprendre les erreurs et expliquer les bonnes réponses ! Et oui c’est évident que « l’arrosoir c’est pour arroser pas pour planter ! ». Tous les écoliers étaient fiers de leurs projets et se précipitaient pour m’expliquer ce qu’ils ont fait. Ils étaient plusieurs à m’accompagner dans les petits jeux, parfois en nous soufflant les réponses, parce que « eux ils savent et pas tout le monde sait faire des récoltes» me souffle même une élève sur un ton professoral. [caption id="attachment_7464" align="alignright" width="620"] Huseyn et Yanko accueillent les autres écoles pour apprendre à bien trier
Un beau jardin nécessite une terre bien nourrie, les élèves ont donc aussi appris les vertus du compost, et des déchets verts. Sur le stand, les élèves tenaient à nous montrer que le tri est une seconde nature. Ils ont concocté un petit jeu pour vérifier nos acquis : nous devions choisir un type de déchet et le placer dans la bonne poubelle. Husseyn et Yanko sont pédagogues dans l’âme parce qu’ils « donnent les bonnes réponses à ceux qui ont du mal ». Ils savent que pour eux « c’est facile maintenant » mais que « tout le monde ne connaît pas les bonnes réponses ». Trier n’est pas pour autant une découverte ! « A la maison on le faisait déjà " explique Yanko. Les enseignants travaillent à rendre ce projet pérenne et à partager la démarche avec les autres classes. Un projet d'arrosage automatique devrait permettre au potager de passer l'été sans trop de dommage. Cette année pour sensibiliser les autres écoliers, des dégustations étaient organisées dans les classes, et le projet a fait l'unanimité. Alors l’année prochaine ils seront sûrement plus nombreux à bichonner ce joli potager…