Tranches d’histoire de Tranchère
Portant le nom de Joseph Tranchère de Chateauneuf (Maire de Cenon de 1792 à 1793, puis de 1808 à 1830), le domaine Tranchère est acheté par la ville à la Société d'équipement de la Gironde en 1971.
Avec le domaine Palmer (et cet autre château), Tranchère est inclus dans le périmètre de la Zone à Urbaniser en Priorité.
En 1984, l'annexe mairie gagne la rue Camille Pelletan. Une partie des locaux de Tranchère est alors attribuée à la Mission locale, tandis que d’autres salles sont louées ou occupées par l'Education nationale et l'Agence Nationale pour l'Emploi jusqu'en 1988.
En 1992, l’école municipale de musique y pose ses instruments…
Et la musique fut !
Si la Municipalité propose des cours de solfège dès la fin des années 60, il faut attendre 1980 et la création de l’office socioculturel et d’animation pour que l’école de musique se structure véritablement. Elle est alors basée dans l’enceinte de l’école René Cassagne II, place Voltaire.
Entre 1987 et 1989, sous la direction de Bernard Poulet, la musique sort des murs et se vit sur scène avec la constitution de l’orchestre symphonique, de la chorale, et de l’harmonie municipale amenée par des professeurs de l’école et des musiciens bénévoles additionnels.
Extrait du Journal annuel 1989 :
« La musique, ça s’apprend certes… mais surtout ça se vit ! Ensemble et sur scène ! D’où la constitution d’un orchestre symphonique de 46 enfants, d’où la formation d’une chorale, d’où enfin l’organisation de concerts à l’occasion desquels, les enfants se surpassent pour le plus grand plaisir des mélomanes de Cenon et d’ailleurs.
L’école de musique par sa vitalité, mobilise d’autres énergies que celle des élèves. Les parents d’élèves ne se sont-ils pas regroupés en association (Musiscola) pour prolonger l’enseignement musical en organisant des sorties-concerts, des échanges et des rencontres autour de la musique ? Les aînés de l’ensemble vocal Triolet, quant à eux, aiment mêler leurs voix à celles des enfants : la musique réunit sur scène plusieurs générations de Cenonnais.
Enfin des professeurs de l’Ecole et des musiciens bénévoles ont créé une Harmonie municipale qui accompagne en musique les événements importants de notre commune. »
La musique partout, pour tous
Extrait du journal municipal annuel de 1990 :
"A l’Ecole Municipale de Musique, le nouveau jeune directeur (Bernard Thore) et 16 professeurs communiquent leur passion à plus de 200 élèves… sans oublier la trentaine d’adulte qui y vient régulièrement.
Classe d’éveil musical pour les petits des maternelles et des CP, cours pour adultes, cours individuels, l’Ecole Municipale de Musique est ouverte à tous. (…)
De nouvelles classes ont été créées : trombone, synthétiseur, guitare électrique et guitare basse. Elles permettent désormais un choix de pratique parmi 13 instruments. De plus, pensant à ceux qui ne peuvent pas toujours acquérir le leur, la Municipalité vient d’en acheter une vingtaine (violons, trombones, saxophones, etc.)
La collaboration avec les établissements scolaires, des musiciens extérieurs (Big band, Harmonie municipale, Accordéon club, chorales, groupe rock, etc.), les parents d’élèves (association Musiscola), le partenariat avec le Conservatoire National de Région, les voyages, les sorties aux concerts… sont autant de rencontres qui vivifient la pratique musicale. (…)
(Pour la Fête de la musique 1990) L’Ecole Municipale de Musique en collaboration avec les enseignants a orchestré un chœur de plus de 1000 élèves venus de toutes les écoles et collèges de la commune. Là, devant quelques 3500 personnes, et après que ce soit produit le Big band (formation de jazz qui réunit adultes et enfants de Cenon et d’autres communes de la Rive Droite), les jeunes chanteurs ont offert une prestation dont le succès couronna très justement le long temps de travail investi.
De manière générale les projets ne manquent pas puisque, succédant à la chorale d’adulte nouvellement créée, un chœur d’enfants verra le jour en cour d’année, ainsi qu’un orchestre symphonique. Les élèves de l’Ecole Municipale de Musique et ceux des classes primaires et de collèges monteront sur les planches en juin 1991 pour offrir une comédie musicale américaine : « Porgy and Bess ». "
Le 15 mai 1992, c’est l’ouverture du Centre Communal de la Musique (CCM) au château Tranchère.
Conçu dans le cadre des actions du Développement Social des Quartiers, avec le concours de la Région et du Ministère de la Culture, le CCM regroupe toutes les activités musicales : l’école municipale de musique et l’accueil de formations musicales associatives.
Pour s’épanouir, toutes bénéficient de moyens techniques importants :
- 4 studios de répétition,
- 1 studio d’enregistrement,
- 7 grandes salles de cours,
- 1 auditorium pouvant accueillir 90 personnes.
Samedi 9 juillet 1994 : les salles d’enregistrement et de répétition sont baptisées « Espace Kassav ». Une inauguration effectuée en présence de Jocelyne Béroard (chant) et de Jacob Desvarieux (guitare, co-fondateur du groupe), avant leur prestation en tête d’affiche de la seconde édition du Festival des Hauts de Garonne !
« Ca me touche beaucoup de donner notre nom à un lieu d’apprentissage de la musique. Aux Antilles, il n’existe que très peu d’écoles de musique et ça manque… Nous qui avons appris tous seuls, sommes aujourd’hui heureux d’inaugurer ces salles d’enregistrement et de répétition qui portent désormais le nom de Kassav », déclarait ce jour là Jocelyne Béroard.
Saveurs latines…
Désormais, la musique peut-être répétée, interprétée ET enregistrée ! De « Musiques à Tranchère » en 1995 à « Fiesta ideal » (pour la maison de production professionnelle Agorila), six CD verront le jour.
Surtout, durant les quelques vingt ans de son office, Bernard Thore insuffla son goût pour les musiques du Sud-Ouest et des sonorités ibériques, latines.
Parmi les nombreux moments marquants de cette époque, citons la :
Représentation de « Carmen » du 7 juin 1997 au Domaine de Serre (à Plaisance)
- Extrait du journal municipal Le Flash n°204, juin 1997
"Le samedi 7 juin, dans le somptueux décor du Domaine de Serre (à Plaisance), les chœurs et l’Orchestre symphonique de Cenon, quatre solistes professionnels, dix musiciens professionnels de l’Orchestre de Bordeaux, dix comédiens de la Cie du Trèfle et 25 danseuses de l’école de danse d’Annie Cazou interprétaient 16 extraits de « Carmen » de Georges Bizet, lors d’une « Nuit Andalouse » qui ensorcelait 1000 spectateurs.
En introduction le groupe de danse sévillane Estreymans, le groupe Rondo (de Laredo), en clôture les groupes musicaux Pan y Toros, une Pena venue de Laredo, et une bodega ouverte jusque tard dans la nuit…
Direction musicale : Bernard Thore. Mise en scène : Patrice Claverie."
A l'issue de la représentation, Sandrine, choriste cenonnaise, témoignait : « J’étais sur un nuage. J’avais les larmes aux yeux. Après un an de répétitions, au cours duquel nous avons chanté des extraits de l’opéra en concert, c’était vraiment magique de chanter, de bouger, de jouer pour faire vivre cet opéra devant 1000 spectateurs. »
L’Harmonie municipale Pan y Toros
Extrait du journal municipal "Le Flash n°273", novembre 2003 :
« Fiesta ideal » de l’Orchestre d’harmonie de Pan y Toros est le cinquième CD que réalise l’Ecole de musique, le sixième si on y inclut celui sur lequel il accompagne Michel Etcheverry. C’est la maison de production Agorila qui tenait à avoir l’Orchestre d’harmonie de Cenon à son catalogue.
« Fiesta ideal » a connu une distribution à travers le grand Sud Ouest, région à laquelle Pan y Toros rend hommage en reprenant son patrimoine musical, émaillé de musiques venues d’Espagne et d’Amérique latine.
Invité régulièrement à donner des concerts hors Cenon (de Laredo à Bayonne, en passant par Paris), Pan y Toros est invité à Nantes à participer avec trois autres conservatoires à une création autour des musiques du monde."
Le Rocher de Palmer prête son oreille
Durant les années 2000, le CMM, qui compte pas moins de neuf ensembles (orchestre symphonique, jeune orchestre symphonique, orchestre d’harmonie, orchestre big-band, chorale Cantarian, chœur d’enfants, orchestre tango, classes instrumentales, classe variétés jazz) ne cesse de s’ouvrir à toutes les musiques. Au côté du classique et du jazz, les musiques du monde, orales et traditionnelles, complètent l’offre. Il faut dire qu’un voisin bienveillant ouvre ses portes en 2010...
La passerelle entre le CMM et le Rocher de Palmer coule de source. Les élèves s’y produisent régulièrement, entre autres lors des concerts de la Sainte-Cécile, et peuvent suivre des stages avec des « pointures », tels que le clarinettiste Nicolas Lescombe (projet « 1 mois, 1 instrument » en 2016) ou Vincent Peirani (projet « Accord d’accordéons » en avril 2023 pour une centaine d’accordéonistes issus de différentes écoles de musique de la Région).
Sur le plan administratif, signalons que l’école est de nouveau municipalisée en 2015, puis rejoint la nouvelle Direction des affaires culturelles en 2017, aux côtés de La ludo-médiathèque et de l’Espace Simone Signoret. Succédant à Franck Dijeau, Gaëtan Martin prend la direction de l’école en 2021.
En 2023, l’école municipale de musique, c’est :
- 16 pratiques instrumentales et 20 professeurs,
- 350 élèves présents deux à trois fois par semaine,
- une fréquentation de 700 personnes par semaine.
Ecole Municipale de Musique : Infos pratiques
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