Johana : Créé en 2009, j’ai découvert le jardin 1001 feuilles en me baladant en tant que voisine. Clôturé, j’étais très curieuse de voir ce qu’il s’y passait à l’intérieur. Et un jour j’y ai vu Badia, animatrice de Place aux jardins, à qui j’ai demandé s’il était possible d’avoir une parcelle. Nous étions en 2015.
Nadège : Pour Beausite, le bailleur Clairsienne avait distribué un questionnaire aux locataires afin de savoir s’ils seraient intéressés par des carrés potagers. C’était en 2016. Nous avons deux espaces séparés : un jardin partagé où les participants peuvent récolter ce qui y pousse, et des parcelles individuelles.
Bernadette : Dans cet espace collectif, nous recevons les visiteurs avec plaisir ! panoramas y est passé à deux reprises avec son événement « Les Marches ». Les échanges avec l’école Camille Maumey ont été très intéressants. Nous avions créé un carré potager pour poursuivre cet accueil avec d’autres écoles, mais la crise sanitaire a tout mis en suspens…
Johana : 1001 feuilles dispose également d’une partie collective. Cet été, l’Espace Simone Signoret y a programmé deux rendez-vous culturels.
Marie-Hélène : Nous aimerions faire davantage de lien social. Nous sommes très jaloux de ce qu’il se passe à Sellier ! Mais pour le montage de ce type d’action, il faut être aidé par plus haut, parce qu’ils ont des contacts, des finances et un savoir-faire que nous n’avons pas.
Johana : C’est vrai qu’il nous manque un référent Mairie pour faire le lien avec les différents services municipaux, car selon les besoins, on ne sait pas toujours à qui s’adresser. Place aux jardins gérait tout ça pour nous. L’entretien du jardin, ça va ! Mais tout ce qui est administratif, financier, montage de projets, c’est un peu plus compliqué.
Marie-Hélène : Lorsque nous avons repris la gestion du jardin, nous avions décidé de rendre son accès gratuit. Seulement au bout de trois ans, on s’aperçoit que les gens ne sont pas reconnaissants, ne respectent pas le matériel, et ne s’impliquent pas en échange. Nous avons du mal à mobiliser sur le chantier « rehaussement de clôture », alors que c’est une réelle nécessité : les biches viennent se nourrir au jardin ! Nous avons donc rétabli une cotisation de 10 euros par principe, pour les responsabiliser un petit peu. L’indiscipline, les (non) volontés des uns et des autres, c’est ce qu’il y a de plus dur à gérer ! On dresse un tableau sombre, mais l’expérience est quand même très positive.
Johana : Disposer d’un potager un véritable plus quand on vit en logement collectif ! Et pouvoir manger gratuitement des légumes de notre choix, ce n’est pas rien !
Nadège : L’aspect convivial n’a pas de prix. Toutes les générations s’y côtoient. On troque un pied de tomate contre un plant de salade. On amène le café, le thé, les gâteaux. Cet été, en dehors des heures de jardinage, on y prenait nos repas, juste pour le plaisir ! En plus où nous sommes, c’est un véritable coin nature ! On ne voit pas de voiture, il y a des arbres tout autour.
Bernadette : Lorsque Place aux jardins nous a confié la gestion du lieu, nous avions 8 jardiniers. Maintenant nous sommes 20, et faute de place, avons des demandes en attente. Une extension est à l’étude par le bailleur.
Marie-Hélène : Marie de Place aux jardins est venue nous rendre visite à la fin de l’été, elle a été émerveillée par la beauté des jardins. Les promeneurs qui passent nous félicitent, les habitants qui ont une vue dessus, sont ravis. Ca nous rend fiers d’entendre ça !