Début juin, la ville de Cenon organisait la fête du « Vin au vert » au Parc du Cypressat avec la participation de la Connétablie de Guyenne et de Bordeaux métropole. Déguster des vins de la rive droite bordelaise en amont de la Fête du vin dans le cadre bucolique du Cypressat était une première qui a charmé le public. Animations musicales, démonstration de danse, balade contée… j’ai plein de choses à vous raconter.
En arrivant et en passant au milieu d’hommes et femmes encapés, j’ai bien senti que la soirée serait truffée de surprises… mais je garde le meilleur pour la fin. La soirée a donc débuté par les
discours suivis d’un monumental et délicieux apéritif concocté par les associations cenonnaises (merci à elles *!)
Une mise en bouche que l’on pouvait compléter grâce à la présence de quatre food trucks (hamburger, cuisine indienne, spécialités italiennes, andouillettes..), d’un ostréiculteur et d’un fromager. Un large choix gustatif qu’il convenait de savourer
avec un verre de vin à la main, puisque les châteaux présents** proposaient des dégustations à 1 euro le verre! Et de préférence dans le verre gravé qui nous était offert à l’entrée. Bref une soirée régalade.
Un régal pour le palais assurément, mais aussi pour les yeux, les oreilles et l’esprit. En effet dans ce cadre enchanteur, le
Cenon jazz Big Band a lancé le coup d’envoi des animations avec un concert du tonnerre.
Par la suite
Lucas Algeo, vainqueur du concours de chant de la biche d’or catégorie adolescents a pris le relais avant de laisser la place à la tombée du jour à
Republica latina pour une initiation à la bachata.
Balade contée en famille
Dans cette ambiance entre chien et loup, nous somme partis en
exploration à travers les chemins ombragés du Cypressat pour une balade contée. Guidés par la voix de Pascaline (du service documentation archives de la ville) et par M. Bié (président de l’association des Amis du patrimoine cenonnais), nous é
tions une cinquantaine à arpenter les sentiers et à nous arrêter pour écouter avec attention la lecture de poèmes choisis avec soin parmi les plus belles plumes, telles que Ronsard, Baudelaire et bien d'autres...
Familles et enfants, jeunes et moins jeunes étaient à la fête. D’ailleurs Marta nous a confié qu’elle trouvait la manifestation « très réussie » et Hélène a vraiment apprécié « l’ambiance conviviale, familiale » dans un « parc magnifique ». Même si bon, selon Sullivan et Julie « ça manquait de musiques de jeunes »…
sauf que plus tard dans la soirée, le Peps Band a mis l’ambiance en reprenant des musiques du moment. Un groupe de trentenaires a même noté la soirée à « 9,5/10 ». La classe ! C’est vrai que le cadre est magique et particulièrement « apaisant ». Voire, idéal pour accueillir à la tombée de la nuit,
la projection en plein air de « Tu seras mon fils » de Gilles Legrand. Les cinéphiles avaient apporté serviettes et transats ou s’installaient confortablement sur les gabions, ces petits murets qui jalonnent le dénivelé du parc.
Cypressat, symbole d’un passé viticole
Si le fête du vin au vert se déroulait au verdoyant parc du Cypressat ce n’était pas par hasard mais en lien avec le passé du lieu. Le maire Alain David, n’a pas manqué, lors de son discours d’ouverture de rappeler son histoire. « Ce soir le parc du Cypressat sera mis à l’honneur, ce lieu magique que vous pourrez découvrir.
Le Cypressat a acquis sa célébrité au XIIème siècle, quand les capitaines de navires, en souvenir, et comme preuve de leur périple à Bordeaux,
avaient pour coutume de cueillir ici même des branches de cyprès dont ils ornaient les mâts et la proue de leurs vaisseaux. Cette branche témoignait de l’authenticité des vins. En 1840, « 3 500 tonneaux étaient produits sur ce territoire, aujourd’hui il ne reste guère que deux pieds de vigne sur un rond-point pour nous rappeler son histoire ». Ca valait le coup ce petit rappel historique, car j’ai constaté lors de mes papotages avec le public que la moitié des personnes présentes ne connaissaient pas l’histoire du Cypressat et parfois non plus le passé viticole de Cenon. Heureusement
le service documentation archives de la ville avait eu la bonne idée de réaliser des panneaux et un dépliant explicatifs. Pour l’occasion un cyprès a été planté et « inauguré » , à l’entrée du parc, par le maire et le Grand Maître de la Connétablie de Guyenne Entre-deux-Mers, Armand Schuster de Balwill.
Intronisation de cap en pied
Après les discours et avant l’apéritif, la Connétablie de Guyenne a surpris le public avec une cérémonie d’intronisation gardée secrète jusque là. « Je n’ai pas beaucoup de privilège mais j’ai surtout ce soir un honneur.
Après des délibérations secrètes et non sectaires, la célèbre et très respectueuse assemblée a décidé de nommer en son sein monsieur Jean Paul Delpech, et Alain David le maire lui-même », annonçait le Grand Maître vêtu de jaune Armand Schuster de Balwill. Très codifiée, la cérémonie a débuté avec les Grands maitres de Blaye et de l’Entre deux Mers qui ont introduit les « impétrants ». Après lecture de la charte en latin et vieux français, les postulants ont dû promettre «d’être pour la connétablie de Guyenne, un conseiller de bonne prudhommie ». Avant d’être intronisés définitivement par l’officier jaugeur, à la manière d’un roi reconnaissant ses chevaliers. S’ils n’ont pas pu conserver leurs capes, ils gardent comme preuve de leur nouveau titre une médaille et un diplôme. Ils sont devenus
Connétables d’honneur, c’est-à-dire des personnalités dignes d’apprécier et de faire connaître autour d’eux les qualités des vins, les valeurs et les traditions de la Connétablie. C’était un moment très instructif et de découverte pour un public non initié.
*Merci aux associations participantes : Les Amis du Patrimoine cenonnais, Alegria Portugaise de Gironde, aux Jardins des Cheminots, et à O2 Radio
**Les châteaux présents représentaient les appellations Entre deux Mers, Côte de Blaye et Côte de Bourg.
Merci à Gaëlle pour ce relevé d'ambiance savoureux et l'exhaustivité de ses infos, c'est comme si on y était!