Conseillère citoyenne du Bas Cenon, Marlène Vachet le reconnaît : « Il nous a fallu deux années pour nous organiser, nous armer, trouver notre place face aux habitants et aux instances. Au début, nous agissions sans que cela ne se voit vraiment. Nous en étions même frustrés, nous avions l'impression d'exister pour rien. Mais cette phase d'apprentissage était nécessaire. Aujourd'hui nous nous sentons plus aguerris. La Mairie, la Préfecture, la Métropole nous ont fait une place. Nous avons un budget, des projets. Nous sommes volontaires plus que jamais ! »
Monique Chazaud et Marlène Vachet, conseillères citoyennes du bas Cenon
Co-construire le renouvellement urbain
Chef de projet cohésion urbaine à la Maire de Cenon, Brigitte Nabet a accompagné les conseillers citoyens dans leur installation : « Leur regard et leur centre d'intérêt ont indéniablement évolué. Leurs préoccupations se sont élargies à l'intérêt collectif. Du côté des élus, agents et techniciens, nous avons essayé d’expliquer au mieux ce qu'est et comment fonctionne un contrat de ville, en faisant attention à ne pas trop « jargonner »... Et nous sommes passés du « faire pour vous », au « faire avec vous», de la pédagogie au partenariat. »
Des membres du conseil citoyen du haut Cenon tiennent un stand d'infos lors de la Fête de la Marègue, en compagnie de Brigitte Nabet
Pour rappel, la création d'un conseil citoyen découle de l'existence d'un Projet de rénovation urbaine (PRU). A ce titre, les conseiller.e.s participent aux concertations, comités techniques, comités de pilotage. « Nous sommes le relais entre les technocrates qui décident, et les habitants qui vivent dans ces quartiers », résume Marlène Vachet. « Nous avons un regard de proximité sur les projets. Nous ramenons les « programmistes » à la réalité, au vécu des gens. Par exemple : à la place d'une fontaine placée là par l'architecte, nous préférons y voir des jeux d'enfants ou des places de stationnement, plus utiles à la vie dans le quartier. »
Travail avec élus et techniciens sur le projet de renouvellement urbain du bas Cenon
Des formations pour gagner en assurance, en autonomie
Se faire entendre, oser prendre la parole lorsque l'on est novice en politique de la ville, n'est pas chose aisée. La Préfecture propose des formations, mais elles se déroulent à Paris. Conseillère citoyenne du Haut Cenon, Dominique Gonzalvez a participé à l'une d'entre elle. « J'ai vu que l'intervenant, Paul Garcia, avait une agence à Bordeaux », confie-t-elle. « Nous l’avons invité à animer deux formations en local que le conseil citoyen du Haut Cenon a donc organisé et financé. Deux formations ouvertes à l'ensemble des conseiller.e.s de la Rive Droite (Bas Cenon, Lormont, Bassens, Floirac, La Benauge). « Ça a conforté notre choix de nous constituer en association, sur le mode horizontal (sans président, ni bureau, etc.). Ce statut nous permet d'investir notre argent dans des actions, sans passer par la Mairie, qui jusqu'à gérait un compte pour nous. »
Un soutien municipal apprécié et appréciable
Car depuis cette année, les conseils citoyens disposent d'un budget annuel de 3000 euros (alloué par la Mairie et la Préfecture), à investir dans du fonctionnement et des actions. « Nous avons la chance que la Mairie nous soutienne et nous ouvre toutes les portes », note Marlène Vachet. « Ce n'est pas le cas dans toutes les communes. A Cenon, nous sommes membres du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, de l'Observatoire Police population, nous participons aux cafés citoyens avec la Gestion urbaine de proximité et le centre social et culturel la Colline, nous sommes invités sur les manifestations municipales... C'est simple, nous sommes sollicités une à deux fois par semaine. »
Une fresque devant le collège Jean Zay…
La première réalisation a mettre au crédit du conseil citoyen du Haut Cenon, est la fresque peinte sur l'abri entre station de tram et collège Jean Zay. « Nous regrettions son état déplorable », commente Dominique Gonzalvez.
Artistes, collégien.ne.s, conseil citoyen, prof devant la fresque de l'abri devant le collège Jean Zay
« En amont, nous avons mis en place des réunions avec la Police municipale, la Ville, le CPLJ, l'AJHaG, le collège. Une fois le projet arrêté, nous avons contacté le street artit MAS (auteur des nombreuses fresques sur les murs la ville), qui, avec son comparse MOKA, a réalisé l’œuvre avec des collégiens, lors de la semaine « école ouverte ». Nous espérons que l'implication des élèves incitera au respect de l’oeuvre. Au délà, c'est toujours intéressant d'impliquer les jeunes à la vie de la commune. »
… un jardin et de la lecture partagés à l’école Camille Maumey
Le conseil citoyen du Bas Cenon investit pour sa part dans deux actions en direction de l'école Camille Maumey. « La maternelle est demandeuse de temps de lecture avec des seniors, l'école primaire souhaiterait un jardin partagé », détaille la conseillère citoyenne Monique Chazaud. « Nous financerons ces projets et feront le lien entre les écoles, les habitants et des intervenants. Avec l'association OBAOBA, nous allons inviter une comédienne à former les personnes volontaires à la lecture. Pour la création du jardin partagé, nous solliciterons l'aide de Nathalie Schwab, de l'association Germaine veille. »
Bientôt un jardin partagé à l'école Camille Maumey
S'ils sont reconnus par les institutions et les différents acteurs de la ville, les conseillers citoyens estiment ne pas être suffisamment identifiés par la population. Ils attendent avec impatience l'installation de la Maison du projet, afin d'y tenir des permanences et faciliter le dialogue avec les habitants concernés par les PRU. Car votre avis leur importe.
Conseil citoyen du haut Cenon : cchc@laposte.net
Conseil citoyen du bas Cenon : conseilbascenon@laposte.net