Ainsi font font font… les poètes !

« La poésie : c’est embellir le quotidien ! »

Si l’on se fie à Hervé Lafleur, de l’association ArtsDoubles, écrire un poème est un jeu d’enfant ! « Je conçois l’atelier poésie comme un moyen de donner la parole aux enfants », explique-t-il. « Ils explorent en eux-mêmes, convoquent aussi bien l’imaginaire, que les souvenirs, les sensations. Ecrire une poésie, c’est comme faire un puzzle. On prend les mots, les idées, les images qui arrivent ; on les pose en désordre sur la feuille ; puis, petit à petit, on construit, en suivant un fil, un  chemin… A l’aide du langage, on créé de belles images qui embarquent le lecteur-trice ou l’auditeur-trice ».

« Pouvoir s’exprimer : c’est embellir le quotidien. Parfois, c’est exprimer des choses que l’on ne peut dire à personne... Chez l’enfant, écrire aide à se construire. Il travaille la maîtrise de la langue, le vocabulaire, la façon dont tout ça s’articule. Maîtriser l’écriture est fondamental pour son avenir, pour construire sa vie. »

Hervé Lafleur, intervenant TAP, poète et artiste

« Chaque enfant est différent. C’est à moi de m’adapter » 

« Au début du processus, beaucoup disent « j’ai pas d’idées ! ». Or un en enfant qui n’a pas d’idées, de rêves, d’images dans la tête : ça n’existe pas ! En réalité, ils n’osent pas, ils ont peur d’être jugés. Chaque enfant est différent. C’est à moi de m’adapter. Certains sont plus prolixes que d’autres. Ceux qui comprennent la dimension poétique, qui ont de l’imagination, s’amusent avec ça. D’autres ont plus de difficultés, rechignent face à l’effort. Pour les aider, j’écris ce qu’ils me disent, leur épelle les mots. Avec les plus petits, qui n’ont pas encore la maîtrise du langage, je m’appuie sur le dessin. Dans tous les cas, la marche à suivre reste la même : ils s’expriment sur une feuille de brouillon, je corrige, et quand l’enfant estime qu’il a fini, je mets le texte en page. Très peu structurent leur texte comme une poésie, ils écrivent des phrases en continu. »

Se déroulant par cycle trimestriel dans plusieurs écoles de la ville, chaque session se clôt par une exposition colorée et imagée, qui valorise, donne confiance aux auteurs.

exposition atelier poésie

exposition atelier poésie

Un animateur – artiste nouveau venu dans l’équipe Francas

Animateur depuis près de dix ans, Lucas Durieux a rejoint les Fancas en avril dernier, avec dans son sac à malice : la pratique de la magie et des marionnettes … « Le premier jour, pour me présenter aux enfants, j’ai utilisé la magie. Je leur ai aussi appris quelques tours », raconte Lucas. Intervenant dans les maternelles Jules Guesde et Cavailles, seul le maniement des marionnettes fait l’objet d’ateliers TAP. « Lors de la première séance, je leur ai donné un petit spectacle, afin qu’ils aient une vision de cet art complet, reposant sur : une histoire, des personnages incarnés, de la comédie, des changements de voix, de tons… » Des histoires que l’animateur / artiste invente, met en musique et dans un cadre privé, joue devant différents publics…

Lucas Durieux, animateur Francas

Des animaux qui parlent, qui chantent…

 « Aux heures de TAP, chaque enfant  manipule une marionnette. J’ai choisi des animaux car ce sont des « personnages » familiers avec lesquels ils peuvent inventer plusieurs histoires. Le chien, le chat, la vache, l’ours, le tigre, le perroquet, le panda, l’éléphant… Tout ce bestiaire se prête bien aux imaginaires. Je donne une phrase de départ « je suis le chat, j’aime le lait, ou j’aime attraper les souris », à eux d’inventer la suite. Je leur propose également des chansons enfantines qu’ils ne connaissent pas forcément. Nous les chantons comme le ferait une chorale, mais avec une marionnette à la main… Afin de se familiariser avec la technique, les premières séances se sont déroulées en mode collectif, installés en cercle. Lorsqu’ils s’estiment suffisamment agiles, ils passent derrière le théâtre de marionnettes, seul ou à deux, afin de raconter une histoire à leurs camarades. »

atelier marionnettes à Jules Guesde maternelle

« L’imagination vient toute seule, mais faire se coordonner la parole et le geste, ce n’est pas évident. 

Dans mon enseignement, il faut que je tienne compte de l’âge, de la taille de la dextérité de l’enfant, qui n’est pas la même à quatre et à cinq ans. Au fil des séances ils apprennent à faire bouger la marionnette (les bras, la tête), à dire un texte en même temps, à orienter la figurine en direction des spectateurs ; ils ont plutôt tendance à tourner la marionnette vers eux pour regarder ce « qu’elle » fait. »

 

Pour diversifier les propositions, certaines séances se muent en  atelier d’arts plastiques, avec à la clé, la fabrication de marque-pages articulés, de marionnettes réalisées en papier mâché… Des figurines à ramener chez soi pour que le spectacle continue à la maison…

atelier marionnettes à Jules Guesde maternelle

atelier marionnettes à Jules Guesde maternelle