Aide alimentaire : Pas de confinement pour la solidarité !

La Mairie de Cenon aux côtés des Restos du cœur

Eric Guibert, responsable de l'antenne cenonnaise : "Les Restos fonctionne sur le mode : campagne d'hiver – campagne d'été. Lorsque le confinement a été décidé par le Gouvernement, nous étions en train de procéder à l'inscription des bénéficiaires pour la campagne d'été. Une démarche qui nécessite leur déplacement. Contraints de fermer, nous avons décidé de reconduire automatiquement les bénéficiaires de la campagne d'hiver, sachant que tout le travail de détection que nous menons d'ordinaire (orientation vers des organismes, informations sur la recherche d'emploi, le micro-crédit, les cours de socio-linguistiques, etc.), allait en pâtir. Nous avons téléphoné aux bénéficiaires et rouvert le 26 mars pour l'aide alimentaire exclusivement. Cette reprise a été rendue possible grâce à l'accord de la Mairie et à la présence de deux agents municipaux (Stéphane Bayle et Jeannot Betat) chargés de filtrer l’accès au site du Château du diable (lieu public fermé suite aux consignes de sécurité) et d'aider au respect de la distanciation entre les personnes."

distribution devant le local des restos du coeur

"Pour la distribution, nous fonctionnons depuis le début du confinement à trois bénévoles, autour d'un point extérieur situé devant le local. Niveau protection, le siège départemental (Bruges) nous a envoyé le nécessaire sanitaire. Les accueils s'effectuent les après-midis du lundi, jeudi, vendredi. Les colis à distribuer sont préparés le matin, en tenant compte de la composition des cellules familiales et des habitudes alimentaires. Ce mode de fonctionnement est efficace, mais frustrant. Si nous continuons à échanger avec les bénéficiaires, nous perdons en chaleur et en convivialité... Afin de limiter le nombre de personnes présentes sur le site, nous n'autorisons la venue que d'une seule personne par foyer." 

"Nous recevons ainsi 488 personnes par semaine (197 familles), auxquelles s'ajoutent des aides d'urgence données chaque semaine à une vingtaine de personnes. A signaler que nous distribuons également des dotations "bébés" (couches, lait, petits pots, etc.) jusqu'aux 18 mois."
L'antenne locale des Restos du cœur s'adresse aux familles de Cenon, Floirac, Bordeaux Bastide, Artigues, Tresses, Fargues-Saint-Hilaire.

Au Secours Populaire Français, les demandes de colis d'urgence ont doublé

Line Coup, responsable du comité Secours pop de Cenon et sa périphérie (Artigues, Bonnetan, Fargues, Loupes, Pompignac, Salleboeuf, Tresses, Yvrac) : "Dès le début du confinement, nous avons reçu des consignes et des protections sanitaires de notre fédération. Plusieurs masques nous ont été spontanément apportés par des couturières locales. Nous avons cessé la braderie vestimentaire et maintenu la distribution alimentaire. D'ordinaire nous accueillons les familles dans nos locaux. Un temps d'échange et de convivialité qu'il n'était plus possible de conduire, bien que nous étions en période d'inscriptions... Nous avons donc mis en place deux points de distribution : à l'avant du local pour les familles dotées de carte Secours Pop ; à l'arrière pour celles venant chercher un colis d'urgence. Pour faire respecter la distanciation, nous avons dessiné au sol des petits pas. Il nous a fallu nous adapter avec la peur au ventre face à ce virus invisible. Transport et réception des marchandises, tri, distribution : une vingtaine de bénévoles volontaires, nouveaux pour certains, se relaient durant nos trois jours d'activité. Sans eux rien ne serait possible. Nous allons poursuivre cette organisation quelques temps après le déconfinement. Il n'y aura pas de braderie avant le 2 juin, ce qui est un manque à gagner pour effectuer des achats : les couches bébé notamment."

Au secours populaire, une vingtaine de bénévoles volontaire aide à la distribution 
En mars, le comité de Cenon a délivré 366 paniers, 410 en avril. Un panier par semaine, avec une participation de 2 euros par personne. Tous les quinze jours, les colis d'urgence sont conçus avec des produits fournis par le Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD). En mars, 78 colis d'urgence ont été distribués à des familles envoyées par les services sociaux, et 27 colis de dépannage. En avril, les chiffres ont bondi : 154 colis d'urgence et 32 de dépannage.

 

Des initiatives solidaires aux quatre coins de la ville

Marché solidaire du CCAS

Anne Huteau, directrice du CCAS : "Nos épiceries sociales sont restées ouvertes avec des délivrances de denrées tous les 15 jours en organisation Drive. Plusieurs collègues du CCAS (travailleurs sociaux, agents administratifs) sont venus seconder l’agent en charge des épiceries afin de permettre ces ouvertures. Une cinquantaine de familles a bénéficié de ces distributions. Nous avons par ailleurs délivré des aides facultatives sous forme de chèque d’accompagnement personnalisé (CAP) permettant un soutien alimentaire d'urgence à de nombreuses familles. Nous avons augmenté en conséquence le budget des aides CAP sur cette période."

Patrick Duval, directeur du Rocher de Palmer : "Depuis quelques semaines, nous hébergeons l'initiative solidaire de Houyame, traiteur à Féérie et Elégance, à qui il nous arrive de commander des prestations. Sur les réseaux sociaux, Houyame a lancé un appel aux dons qui a dépassé ses espérances : 1200 euros qu'elle a transformé auprès de commerçants et de supermarchés en produits alimentaires. Soit deux palettes qu'il lui était impossible de stocker chez elle. Le Rocher lui a donc ouvert ses portes. Tous les jeudis, dix à vingt bénévoles viennent y préparer des cartons alimentaires livrés à 36 familles de Cenon et de la métropole. Des familles fragiles, éloignées des radars des institutions... Depuis, Houyame a créé l'association Les ateliers d'Oumi, déposé un dossier et reçu une dotation de 6300 euros de la Fondation de France pour poursuivre cette action essentielle."

​  Repas apportés à l’EHPAD du Loret et au Foyer de vie du Cypressat par le restaurant Kervan Saray  ​

Mustafa et Mahmut Isik du restaurant Kervan Saray, ont cuisiné et apporté gracieusement des repas aux résident•e•s de l’EHPAD du Loret et du Foyer de vie du Cypressat.

Le Secours Populaire Français fonctionne grâce à des dons d'enseignes partenaires. Depuis le début du confinement, des apports spontanés ont enrichi la composition des paniers.  La liste est longue : le lycée de La Morlette, le club de football d'Eysines, les abattoirs de Bazas, le MIN de Brienne, l'entreprise solidaire d'utilité sociale Phénix, plusieurs restaurateurs traiteurs, le Conseil départemental de la Gironde via sa plateforme solidaire Nos producteurs chez vous... A savoir : le don de denrées aux acteurs de l’aide alimentaire est possible, dans le respect des normes sanitaires en vigueur, pour tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Ces derniers peuvent bénéficier d’une défiscalisation dans les conditions prévues à cet effet.

Partout dans le pays, les Français·e·s ont fait montre de générosité. Si à votre tour, vous voulez faire un don, vous pouvez (entre autre) contacter : le Secours Populaire Français, les Restos du cœur, la plateforme de "panier suspendu" mise en place par le Département.