Un partenariat public – privé
Bien que situé aux abords extérieurs de l’usine, le Jardin d’RV est inclus dans le périmètre de l’incinérateur (Unité de Valorisation Energétique - UVE). L’UVE appartient à Bordeaux Métropole Valorisation, qui en a confié l’exploitation à Véolia, via sa filiale Valbom.
Dans son approche, Bordeaux Métropole Valorisation développe le concept « 3 R’V’ », basé sur la Réduction, la Réutilisation, le Recyclage et la Valorisation. Parmi ses objectifs, figure la prise de conscience éco-citoyenne, par le développement d’une agriculture urbaine partagée au bénéfice des riverains.
Pour s’y conformer, Valbom a missionné aux destinés du Jardin d’RV, l’Agence Trouillot & Hermel paysagistes (maîtrise d’œuvre) et Germaine Veille (dimension participative et gestion du lieu).
« Mais avant d’ouvrir le jardin, commente Florence Budon, chargée de projet / jardinière chez Germaine Veille,
La Marègue a la main verte !
Florence Budon poursuit : « Afin d’initier les enfants au jardinage naturel, nous intervenons depuis fin 2020 à l’école Jules Michelet et au multi-accueil Françoise Dolto.
Au printemps 2021, les enfants ont semé des fleurs de tournesols et d’ipomées qu’ils sont ensuite venus planter à l'espace kiosque de la Marègue (rue Paul Valéry) et devant la résidence Kergomard (rue Paul Verlaine).
À l’automne, nous avons coupé les fleurs et les enfants en ont ramassé les graines. Des habitants et des bénévoles du quartier ont également construit les structures en bambous avec Rhizaum (bamboutier professionnel).
Ces deux espaces sont très bien respectés. En près de deux ans, nous n'avons constaté aucune dégradation. Les enfants sont très heureux de pouvoir y amener leurs parents et leur monter ce qu’ils y ont fait.
Une collaboration fructueuse au bénéfice de tous
« Comme bien des projets, la crise sanitaire a retardé la conception du Jardin d'RV. Dans la chronologie, l’Agence Trouillot & Hermel paysagistes a été engagée avant nous. Elle avait fait une première proposition paysagère, qui selon nous ne correspondait pas à un support d’animations. Nous nous sommes vus, avons échangé autour de nos besoins et de nos idées, afin de construire le jardin ensemble. »
« Nous voulions un jardin pour les habitants, co-construit au maximum avec eux. Lorsque nous avons visité le terrain, c’était une friche avec comme spécificité la présence d’un merlon (une butte). »
« Nous souhaitions des endroits conviviaux, un endroit où les gens puissent aussi se poser et se promener, des espaces à cultiver car c’est le cœur de notre travail. Nous souhaitions également une résonnance avec le quartier. Bon nombre d'appartements disposent de balcons sur lesquels les gens jardinent. C’est pourquoi à l’entrée du jardin, trône une terrasse avec une balustrade, permettant de montrer quels végétaux il est possible de suspendre chez soi à son balcon. »
« Nous nous sommes servis de la demande de Germaine Veille comme d’un cahier des charges », souligne Dany Hermel de l'Agence Trouillot & Hermel paysagistes. "En tant que maître d’œuvre, il a fallu faire un arbitrage, en tenant compte des besoins de Germaine veille, l’enveloppe allouée par Véolia, et veiller à la sécurité du public, puisque cette ouverture engage la responsabilité de Véolia. Nous avons également suivi le chantier et confié la réalisation des aménagements à la société Idverde.
En tant que maître d’œuvre, c’était une relation très intéressante. C’est le type de projet qui nous parle. A Cenon, nous avions déjà réalisé le jardin 1001 feuilles en collaboration avec l'association Place au jardin.
Travailler avec des gens de terrain nous fait monter en compétences et en pertinence vis à vis du projet. Notre rôle c'est d'abord d'être dans l’écoute, puis, par le dessin, retranscrire au mieux le dialogue. Ensuite on lance les travaux. Une fois finie, la structure a sa propre vie...
Mais la bonne nouvelle, c’est que ce coup-ci nous verrons son évolution, puisque le jardin est situé à proximité du bureau, et que nous irons nous y ressourcer, y déjeuner. »
Un jardin aux multiples usages
« Nous avions également deux contraintes à intégrer : le vis à vis donnant sur les bouts de jardin des voisins et la présence de l'UVE qui interroge, intrigue les habitants », reprend Dany Hermel. « Pour délimiter le jardin, nous avons fait le choix de palissades et de jouer avec le "montré - caché", à l'aide de trous et d'ouvertures d'observation ».
« Bien que structuré, nous avons volontairement laissé des espaces à leur plus simple expression, pour faciliter la participation et l’appropriation par les habitants », précise Dany Hermel.
« Ce tiers jardin a vocation à accueillir d’autres propositions que le jardinage », reprend Florence Budon. « Lors de la « journée d’intelligence collective » visant à imaginer de futurs usages, nous avons convié plus de 40 partenaires ! »
Ainsi, la structuration du jardin se compose de différents points à investir. A l’entrée, trône la terrasse avec sa balustrade. Suivent les carrés potagers pour les ateliers jardinage. Plus loin, la butte a conservé son caractère sauvage. Spacieuse, la cabane en bois est parfaite pour abriter un groupe des intempéries et y ranger du matériel. Circulaire, le théâtre de verdure a la forme d’un mini amphithéâtre. Dans le verger, pêchers, pommiers, poiriers attendent de grandir. Ici et là, les plantations de salades, courgettes, melons, pastèques, aubergines, framboisiers, groseilliers ont déjà pris place…
Par convention, l’ouverture du jardin n’est possible qu’en présence d’un animateur / animatrice. Un recrutement est espéré. Cependant, durant tout l'été, Germaine Veille y propose l’activité « Papote & potager » :
- les lundis et jeudis, 9h30 – 13h30
- les mardis et vendredis, 15h – 19h (fermé les 14 et 15 juillet)
- Le mardi 19 et le vendredi 22 juillet, à 16h, la ludo-médiathèque de Cenon sera également présente au jardin pour un temps de lecture familial (dès 4 ans).
L’entrée s’effectue rue Paul Verlaine.